L'article originale : Diplômés non grata
Moi, un autre victime potentielle de la circulaire 31 mai 2011......
Malgré de solides études et des promesses d’embauche, les étudiants étrangers se heurtent à la circulaire du printemps dernier qui durcit l’attribution du statut de salarié. Autour du Collectif du 31 mai, la riposte s’organise.
Son entreprise l’a prévenu : il sera licencié dans quelques jours. Tarik El-Hajjar, jeune Marocain de 25 ans, collait pourtant parfaitement au poste. Bardé de diplômes (double master obtenu en France), sourire hollywoodien, tee-shirt turquoise, regard franc. Il a décroché sans mal un poste de consultant junior chez Capgemini, une boîte de conseil. Promesse d’embauche signée avant la fin de ses études, c’est dire.
Mais depuis cinq mois, son avenir en France est en suspens. Il attend une réponse de la préfecture d’Amiens (Somme) à sa demande de changement de statut pour passer du visa d’étudiant à celui de salarié. Dans quelques jours, son titre de séjour arrive à expiration, il ne pourra plus travailler. «J’étais bien parti. J’ai réussi mes études, j’ai de l’ambition. Si j’en suis là, c’est grâce à la France. J’avais juste envie de rendre un peu de ce qu’on m’a donné en travaillant quelque temps ici, en payant des impôts. Ça n’allait pas plus loin. Nous dire non maintenant, c’est difficile à comprendre.»
Tarik fait partie du Collectif du 31 mai qui représente ces jeunes étrangers non-ressortissants de l’Union européenne, fraîchement diplômés en France, mais empêchés d’y travailler. Ils sont chinois, américains, canadiens, africains… Souvent issus de bonne famille, ils parlent plusieurs langues et leur profil séduit les entreprises. Mais dans le pays de Nicolas Sarkozy, ces talents que les économies du monde entier se disputent sont désormais persona non grata, au même titre que les sans-papiers.
Tout est parti de cette fameuse circulaire du 31 mai 2011. Les ministres de l’Intérieur et du Travail, Claude Guéant et Xavier Bertrand, exigent des préfectures qu’elles examinent avec «plus de rigueur» les demandes d’autorisation de travail des immigrés, étudiants compris, quel que soit leur niveau d’études, et même s’ils ont été formés en France.
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